Aménagement extérieur

Arbres fruitiers : joindre l’utile et l’agréable

Aux côtés de l’espace potager et de celui réservé à la pelouse, un jardin digne de ce nom mérite d’être complété aussi par un espace dédié aux arbres fruitiers. Encore faut-il savoir bien choisir les variétés
susceptibles de se développer sur un territoire qui s’étend des côteaux du Sud-Est toulousain, en passant par la plaine de Castelnaudary
jusqu’à la Montagne Noire. Concevoir au fil des années son jardin d’Eden : c’est possible ! Suivez le guide…

Un jardin beau et bon

Des palmettes de pommiers bien alignées sont autrement plus séduisantes pour “habiller un jardin” que de vastes étendues de gazon. A l'instar du potager, le verger peut allier la beauté et le goût… sans oublier la générosité, quand on offre un panier de ses pommes.


C’est aussi l’occasion de se mettre à la cuisine, entre les clafoutis, les sorbets, les tartes et autres confitures pour les gourmands. Quelques mains vertes mettent aussi en avant la fierté de récolter ses propres fruits ; des produits sains observés au fil des semaines, avant de pouvoir enfin les déguster. C’est le côté “jardin gourmand” en consommant des fruits “100 % maison”.

Une diversité de choix

Les pépiniéristes et les horticulteurs ont compris l’intérêt du grand public pour les arbres fruitiers. Ils proposent sur le marché de multiples variétés avec les tendances du moment, les nouveautés, les références, les indémodables pour des fruits à pépins comme la pomme et la poire ou moins répandus comme la nèfle ; des fruits à noyaux : abricot, cerise ou encore prune ; des fruits à coque ligneuse : amande, noix, noisette.
Les essences des ar-bres fruitiers sont souvent vendues en races “naines” ou “courte tige” de 60 cm de hauteur ou en “semi-naines” ou encore “demi-tige” de 1,20 m qui une fois adultes atteignent une taille comprise respectivement entre 2,50 m et 4,50 m. Ceux qui opteront pour la “courte tige” bénéficieront d’une production fruitière au bout de trois ans environ. Pour les demi-tiges, il faudra compter 5 ans, enfin pour les hautes tiges (soit 1,80m), la récolte sera au rendez-vous vers la 6ème ou la 7ème année. Toutes les techniques développées par les pépiniéristes visent à ce que la cueillette soit plus aisée et que la qualité des fruits ne soit pas altérée.

Des éléments naturels locaux à prendre en compte
Comment faire le bon choix devant autant de variétés ? En premier lieu, les caractéristiques climatiques du Lauragais jouent un rôle essentiel.

Le climat

Le climat est à dominance atlantique à la sortie de Toulouse et subit les influences méditerranéen-nes en direction de Castelnaudary et de la plaine du Razès. Dans la région, le vent est un élément naturel majeur. Pour résister aux quelques 320 jours de vent dans l’année, il est préférable d’opter à l’achat pour des courtes tiges ou des races naines. Elles offrent moins de prise au vent et deviennent de plus en plus résistantes tout en s’acclimatant au climat au cours de leur croissance. Dans ce cas, ce n’est pas la peine de doter le jeune arbre d’un tuteur, bien au contraire. Sitôt le tuteur enlevé, l’arbre qui n’aura pas acquis un enracinement ni une croissance adaptés au vent, risque d’être déraciné ou de se rompre. Les arbres fruitiers apprécient les endroits ensoleillés ou mi-ombragés. Une orientation sud sera à privilégier pour les espèces méditerranéennes comme le figuier et l’amandier. Le prunier préfèrera une exposition nord-nord-ouest, car il résiste bien au froid. Mais attention les gelées printanières peuvent endommager les floraisons précoces.

Cerisier guigne
figue

Les figues et les guignes poussent très bien en Lauragais - Crédit photos : Couleur Média


Une diversité de sols


Mis à part la Montagne Noire, un vieux massif usé couvert de forêts constitué de roches cristallines et métamorphiques, on retrouve dans le Lauragais :
Les boulbènes : des terres sableuses et argileuses faciles à travailler. Elles sont pauvres en calcaire et sont composées essentiellement de sable et d’argile. Après la pluie, le sol se durcit, puis par temps très sec, il devient du béton et se désagrège à la surface en poussières.
Les terreforts : ils sont bruns ou jaunâtres, gras et luisants, collants par temps de pluie. Ils sont fortement argileux. Difficiles à travailler pour la culture, ils présentent néanmoins une grande fertilité. En emmagasinant assez bien l’eau, ils restent humides une partie de l’été. Ils sont pauvres en azote et acide phosphorique, mais ils contiennent de la potasse et de la magnésie. Cet ensemble constitue une terre riche en l’occurrence avec ce fameux limon argileux rougeâtre. Or, il se transforme facilement en boue lors des fortes pluies et devient dur comme du béton pendant les périodes de sécheresse.
Des bancs de calcaire et de grès sont présents dans de nombreux endroits du territoire.
Pour en savoir plus sur le sujet, lire “Le relief du Lauragais ou le Pays des Mille Collines”, dans Couleur Lauragais N° 45 et 47. A consulter aussi l’article “Le Lauragais, une entité géologique et géographique” écrit par des chercheurs et enseignants de Toulouse  dans Couleur Lauragais N°30. Ces articles peuvent être consultés sur www.couleur-lauragais.fr.

Les différentes étapes pour planter un arbre

Vous avez choisi l’essence de l’arbre en fonction des caractéristiques climatiques, vous avez bien sélectionné l’orientation, bien préparé le terrain, bref, vous voici à l’étape suivante : la plantation. Encore une fois, il vous faut prendre en compte plusieurs critères.

La préparation du sol

Pour améliorer la terre afin qu’elle s’approche de la composition idéale pour la bonne croissance d’un arbre, (soit : 60 à 65 % de sable, 20 % d'argile, 10 % de calcaire et 5 à 10 % d'humus), il faut “l’amender” : rajouter certains éléments en fonction de la nature initiale du sol (voir tableau ci-dessous).

Les différents types d’amendement
Pour quel sol ?
Les amendements sableux
Ils conviennent aux sols humifères, lourds et très argileux. Ils allègent et augmentent la perméabilité des sols lourds et compacts.
Les amendements calcaires
Ils sont utilisés pour corriger l'acidité des sols riches en matières organiques décomposées et en azote (terres très noires). Les sols ainsi amendés retiennent mieux les éléments nutritifs nécessaires à l'alimentation de l’arbre.
Les amendements organiques
Ils sont utilisés pour pallier les manques de matières organiques du sol (compost, fumiers, marc de raisin, paille...).
Les amendements argileux
L'argile améliore la cohésion des sols et limite leur assèchement. Les amendements argileux conviennent donc particulièrement aux sols sableux ou contenant de la tourbe.

Optez pour des jeunes plants

Ce n’est pas la peine de se précipiter sur un arbre à planter très développé pour avoir la promesse d’une bonne récolte. “Les jeunes plants ne sont pas amputés de leurs racines avant la plantation et s’installent donc rapidement. Alors que les racines des plants plus âgés sont systématiquement coupées pour faciliter le transport de la plantation. Ces arbres doivent reconstruire leurs racines avant de pouvoir se mettre à pousser, explique Nathalie Hewison de l’association Arbres et Paysages d’Autan (voir Couleur Lauragais n° 70 Mars 2005). Le test a souvent été fait, un arbre planté jeune rattrapera en deux ou trois ans un arbre planté plus âgé et le dépassera tant en hauteur, en longévité et en robustesse”.

poires rustiques

Différentes variétés de poires rustiques - Crédit photo : Ass. Arbres et Paysages d'Autan

L’automne : la saison préférée

“A la sainte Catherine (le 25 novembre), tout bois prend racine”, raconte le dicton. En automne, la terre est à la fois chaude et humide, soit entre le 15 novembre et le 15 décembre, après la chute des feuilles. S’il ne gèle pas, c’est une période idéale pour planter les arbres fruitiers. L’arbre est en repos végétatif, toutefois le système racinaire continue son développement. Il vous faudra simplement veiller à l'arroser très régulièrement les trois premiers étés.

Une question de technique

Dans la plupart des cas, il vous faudra creuser un trou assez profond pour décompacter et aérer la terre. Prêtez aussi attention aux racines de l’arbre. Il faut éviter les “chignons”, c'est-à-dire l’enchevêtrement des racines qui à terme provoque un étranglement du système racinaire. N’hésitez pas à les couper.
Si vous avez planté votre arbre en automne, un premier puis un second arrosage permettront d’assurer le contact des racines avec la terre. L’été, quelle que soit l’essence de l’arbre, il faut arroser avec au minimum 50 l. d’eau au pied de l’arbre une à deux fois par semaine. Enfin, pour réguler l’apport en eau, rappelons que le pail-lage au pied de l’arbre ou d’autres matières formant une sorte de tapis sont les bienvenus. Cette technique maintient, par ailleurs, un équilibre biologique au sol et limite la pousse de mauvaises herbes et autres végétations qui risquent de ralentir considérablement la croissance des jeunes plants (voir Couleur Lauragais n° 70 - Mars 2005).

Pourquoi acheter un arbre greffé ?

L’essence qui servira de porte-greffe correspond à l’arbre d’origine. Le greffon est l’essence qui va influer sur le calibre et la coloration du fruit et la résistance de ce dernier à des maladies. Quant au choix du porte-greffe, il est déterminant pour obtenir des arbres hy-brides plus beaux, plus robustes et à la hauteur que vous souhaitez. Il permet d'élargir aussi l'aire de culture d'une espèce fruitière hors de sa zone de prédilection. Reste à maîtriser l’art du choix du porte-greffe selon les variétés d’arbre fruitier. Et là, seuls les jardiniers avertis ou les professionnels, tels que les pépiniéristes ou les horticulteurs, sont aptes à connaître les secrets des porte-greffes. A titre d’illustration, sachez qu’avec un cerisier greffé sur un merisier sauvage, on obtient une haute tige au sol profond. Greffé avec un petit prunier Sainte-Lucie, l’arbre hybride supportera très bien les terrains calcaires. L'inaptitude du poirier au bouturage classique ainsi que la trop grande vigueur des poiriers francs (issus de semis) ont conduit à pratiquer des greffes sur le cognassier.

Pour un arbre fruitier en racines nues

1. Creusez un trou de 80 cm à 1 m de côté et de profondeur pour décompacter et aérer la terre (si possible, faites-le une semaine avant la plantation, sauf si votre sol est très argileux. Vous risqueriez de planter dans une baignoire). Cela facilitera l'enracinement de l'arbre.
2. Déposez de l'engrais au fond du trou (2 kg par mètre cube de terre remuée) et mélangez.
3. Mélangez le reste de terre remuée avec du compost (moitié terre - moitié compost). Elle sera utilisée pour reboucher le trou.
4. Coupez les racines mortes ou abîmées.
5. Coupez l'extrémité des racines pour stimuler et favoriser le redémarrage de l'arbre.
6. Equilibrez si besoin la partie aérienne du plant avec le système racinaire. Un feuillage trop abondant par rapport au système racinaire pourrait affecter le redémarrage de votre arbre.
7. Rabattez les branches (de moitié), supprimez celles qui se croisent ou qui reviennent vers le centre. Coupez les parties abîmées.
8. Coupez un morceau de drain de diamètre 63 mm (et de 4 m de long environ). Bloquez une extrémité au fond du trou et laissez l’autre à l’air libre. La pose d’un drain permet d’apporter de l’eau ainsi que de l’oxygène directement aux racines.
9. Faites une petite butte de terre au fond du trou et étalez les racines dessus. Sa hauteur est déterminée par le bourrelet de greffe (le gonflement visible à la base du tronc), qui doit arriver juste au-dessus du niveau du sol.
10. Rebouchez avec le mélange terre/compost en prenant soin de ne pas laisser d'air entre les racines et tassez la terre avec votre pied
11. Formez une cuvette au pied de l'arbre afin que l'eau soit retenue lors des arrosages.
12. Arrosez abondamment jusqu'à saturation.
13. Paillez.

Pour un arbre fruitier conditionné ou en motte

Les arbres en motte sont en général déjà âgés de plusieurs années et leurs racines sont bien développées. Ces arbres conditionnés ont été arrachés. Les racines ont ensuite été enveloppées d'un manchon de tourbe humide, puis elles ont été emballées dans un plastique. Avant de procéder à la plantation, il faut juste prêter attention à ce que la motte soit bien humide. Mouillez-la si besoin.

Pour un arbre en conteneur

Choisir un arbre en conteneur permet de la planter quasiment toute l’année. Avant la plantation, faites tremper le conteneur dans un seau pour détremper la terre et coupez les racines qui s’enroulent à la base. Le haut de la motte devra être au niveau du sol.

Remplacer un arbre

Il est en général déconseillé de replanter un nouvel arbre fruitier à l'emplacement d'un ancien : la terre y est épuisée. Si vous souhaitez quand même le faire, préparez à nouveau la terre en lui apportant sur un volume d’environ un m3 des engrais verts et des sels minéraux, etc.

?Le patrimoine des arbres fruitiers en Lauragais

Des jardiniers passionnés ont à cœur de conserver des variétés fruitières très anciennes et le savoir-faire qui leur est attaché depuis des siècles. Leur objectif : remettre au goût du jour des variétés rustiques dans vos jardins comme la pomme d’Api, la reinette clochard, la calville rouge, la poire du curé, la william bon chrétien, la reine-claude dorée, la griotte de Moissac, le bigarreau de mai ou encore la pêche de vigne. Outre leur valeur patrimoniale, elles ont la particularité de résister plus facilement aux maladies et aux agressions des insectes, sans compter la facilité d’entretien. Un choix à faire pour ceux qui souhaitent retrouver l’authenticité des essences du terroir. Pour en savoir plus sur cette démarche, des associations et des conservatoires peuvent répondre à vos questions et vous procurer des essences dites “locales”.


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