Ouvertures : Priorité à la lumière naturelle |
L'exposition et la luminosité comptent parmi les critères de choix dans le cadre de l'achat d'un bien immobilier. Pourtant, à l'usage, on peut constater que certaines pièces s'avèrent sombres. Même constat lorsque l'on souhaite plus spécifiquement changer la destination d'une pièce ou aménager des combles par exemple. Créer des ouvertures devient alors une nécessité pour disposer d'une nouvelle pièce à vivre mais la création de fenêtres n'est pas toujours envisageable.
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La RT 2012 entend favoriser au maximum l'éclairage naturel des logements neufs. Dans l'ancien, gagner en luminosité permettra également de gagner en confort. Crédit photo : Fotolia©JSB31 |
Pour déterminer le type d'aménagement possible, il faut examiner la surface disponible, les caractéristiques de l'habitat et le gain de luminosité escompté. Si les solutions sont multiples, seuls les professionnels du secteur sauront guider leurs clients vers l'équipement optimal. |
Gagner en luminosité
Un habitat baigné de lumière apporte de nombreux bienfaits et présente plusieurs atouts. Outre le fait d'être plus agréable, une maison lumineuse aide à préserver le rythme biologique et répond à notre besoin en luminosité, notamment en période hivernale. Dans les petites surfaces, la lumière procure également une sensation d'espace. Côté énergie, toutes les solutions d'ouverture hors fenêtres permettent également d'éclairer naturellement les pièces équipées ou desservies en réalisant ainsi de substantielles économies d'électricité. Elles font partie prenante d'un ensemble de ventilation naturelle qui rend l'espace plus sain et plus confortable. A l'inverse, un apport insuffisant en lumière naturelle peut générer de l'inconfort, voire un manque de salubrité dans certaines pièces de la maison.
Logements neufs : que dit la RT 2012 ?
Pour rappel, la nouvelle Réglementation Thermique s'appuie sur les exigences du label BBC-Effinergie (Bâtiment Basse Consommation) pour réduire les besoins énergétiques des bâtiments neufs. Ainsi, le texte prévoit de favoriser au maximum l'éclairage naturel grâce à une surface totale des baies vitrées qui doit être supérieure ou égale à 1/6 de la surface habitable. Même si ces normes ne s'imposent pas au bâti ancien, on peut s'en inspirer pour tendre à davantage d'efficacité énergétique dans l'habitat.
L'aménagement de combles nécessite obligatoirement la création d'ouvertures. Une chambre, un dressing, un bureau,
l'ouverture idéale dépend de sa destination future - Crédit photo : Fotolia© Photographee.eu
A chaque besoin sa solution
Le puits de lumière
Très populaire outre-atlantique, le puits de lumière apporte une lumière naturelle aux pièces qui en étaient jusqu'alors privées. Il s'agit en réalité d'une fenêtre de toit à ceci près qu'elle ne s'ouvre pas et s'apparente à une ouverture zénithale laissant simplement passer la lumière. Par éclairage zénithal on entend un éclairage uniquement issu de la lumière du jour, notamment du soleil à son zénith. Aujourd'hui, on trouve cependant des équipements sur le marché permettant d'aérer la pièce grâce à une petite ouverture mais la fonction principale du puits de lumière demeure bien l'éclairage. Il est composé d'un capteur et d'un diffuseur si possible en acrylique afin de faire passer un maximum de lumière. On privilégie les puits de lumière dans certaines conditions : une toiture plate, légèrement en pente, sous les combles ou une terrasse. L'équipement est aujourd'hui disponible en de multiples formes, notamment muni d'un dôme. Seul un petit hublot semblable à un plafonnier sera visible de l'intérieur. Autrefois réservé aux maisons d'architecte, le puits de lumière s'est largement démocratisé et est utile tant dans les habitats anciens que dans les logements neufs. C'est indiscutablement une solution intéressante quand la création d'ouvertures sur les façades n'est pas possible pour cause de mitoyenneté par exemple. Côté réglementation, le puits de lumière ne nécessite, en principe, pas de déclaration de travaux.
Le puits de jour est très intéressant au plan architectural, et s'est largement démocratisé
ces dernières années. Crédit photo : Fotolia©Matthias Buehner
Les conduits de lumière
Si puits de jour et conduit de lumière ont des similitudes, il ne faut pour autant pas confondre les deux équipements. Le conduit apporte de la luminosité aux pièces borgnes comme aux pièces sombres de l'habitat. Il s'agit de capter la lumière à la source et de la redistribuer dans les pièces visées à l'aide d'un tube équipé de miroirs, ce n'est donc pas une fenêtre mais bien un système tubulaire. Le conduit de lumière se compose donc :
• d'une zone de collecte, une vitre ou un dôme possiblement en verre, en acrylique ou en polycarbonate. Cette zone est traitée anti UV et résiste aux intempéries. Elle peut être équipée de capteurs possédant un réflecteur orienté vers le sud afin d'augmenter la quantité de lumière capturée.
• d'une zone de distribution composée de conduits souples ou rigides, avec ou sans coude. Il existe plusieurs diamètres, de 25 à 65 cm, qui détermineront la surface éclairée. En principe, le diamètre minimum va couvrir en moyenne 10m².
• d'une zone de diffusion grâce à un diffuseur installé au plafond.
Cet équipement est particulièrement indiqué dans les zones de circulation comme les couloirs, en sous-sol, dans les dressings. Pour une installation optimale, le professionnel tiendra compte du type de toit, de sa pente et de son orientation et l'équipement pourra être complété d'accessoires visant à réguler la luminosité : un kit d'éclairage électrique permettant d'éclairer la nuit, un variateur d'intensité lumineuse. Chaque conduit de lumière a un rendement lumineux qui est fonction de l'ouverture réalisée dans la toiture, de son emplacement et de son exposition, mais également du climat et de la période de l'année. On considère que le conduit de lumière peut capter la lumière naturelle jusqu'à 9 mètres de hauteur, à travers les étages de la maison donc, à partir d'une ouverture relativement faible de la toiture. En aucun cas, l'équipement ne peut permettre l'aération des pièces éclairées. On l'appelle parfois puits de lumière, pourtant, cette fois-ci, il ne s'agit pas d'une fenêtre. Comme les puits de jour, les conduits de lumière ne nécessitent pas de déclaration préalable de travaux.
Les fenêtres de toit
Ces équipements que l'on a également coutume d'appeler "velux" existent en plusieurs gammes selon le type de vitrage, l'isolation phonique et le classement thermique. Ils mesurent au minimum 0,8 m2, sont directement percés dans le toit et permettent d'éclairer uniquement les pièces dans lesquelles ils sont installés. On peut les poser sur une toiture plate, en pente, sous les combles ou une terrasse. Outre l'apport de luminosité, les fenêtres de toit permettent d'aérer l'espace. Pour les installer, il faudra tenir compte de la pente du toit. Par principe, plus elle est faible, plus la fenêtre devra être haute pour ouvrir l'angle d'éclairement. Pour déterminer le nombre et la répartition des fenêtres nécessaires au bon éclairage de la pièce, le professionnel tiendra compte de l'orientation du toit par rapport au soleil. Ainsi là où les fenêtres pourront être posées sur chaque versant, séparées ou en verrière. Les équipements les plus performants sont en double vitrage feuilleté été et hiver qui permet de diviser par deux le froid, la chaleur et le bruit de la pluie. Le classement thermique le plus performant correspond au niveau A+. Il existe plusieurs systèmes d'ouverture :
- l'ouverture pivotante ou par rotation : très confortable et sécurisée, elle bascule en son centre pour s'ouvrir vers l'intérieur de la pièce. Ce système qui permettrait d'apporter près de 50 % de lumière de plus par rapport à une fenêtre traditionnelle est particulièrement adapté à des pentes de toit considérées comme fortes, c'est-à-dire entre 15° et 90°.
- l'ouverture par projection : elle est recommandée dans les combles car peu encombrante puisque la fenêtre de toit s'ouvre comme son nom l'indique par projection vers l'extérieur. Les professionnels privilégient également ce système d'ouverture en cas de pente faible, de 15° à 55°.
- l'ouverture latérale : elle est moins répandue et permet d'ouvrir la fenêtre de toit en poussant la fenêtre vers l'extérieur, sur un côté.
La fenêtre de toit doit répondre à certaines exigences en matière d'isolation
phonique et thermique. Crédit photo : Couleur Média
• Les classements de références
Quel que soit le fabricant, on se réfèrera aux classements faisant référence aux diverses performances de l'équipement. Tout d'abord la classification AEV qui indique la perméabilité à l'air (A), l'étanchéité à l'eau (E) et la résistance au vent (V). Elle doit être clairement indiquée de A1 à A4 pour l'air, de E 1B à E 7B pour l'eau et de V A1 à V A4 pour le vent. Un classement élevé garantit une meilleure étanchéité. La certification Cekal garantit quant à elle l'étanchéité des doubles vitrages pendant 10 ans et les performances thermiques et acoustiques des doubles vitrages. Par ailleurs, il appartiendra au professionnel de réaliser le raccord d'étanchéité entre la fenêtre et le toit en tenant compte de la pente du toit et du matériau de couverture. Pour une bonne isolation thermique, on optera pour un double vitrage limitant les déperditions de chaleur en hiver et l'effet de serre en été. C'est le label Acotherm qui pourra servir de référence en la matière avec un niveau d'isolation thermique de Th5 à Th10 pour les équipements les plus performants.
• Les accessoires
On peut compléter sa fenêtre de toit d'un certain nombre d'accessoires notamment une moustiquaire, des stores, un rideau d'occultation, des occultations extérieures anti-chaleur ou un volet extérieur pour la sécurité. Tous les velux existent aujourd'hui en version motorisée, dont les ouvertures sont centralisées à partir d'une seule télécommande. Sur option, ces équipements peuvent intégrer des détecteurs de pluie qui commandent la fermeture de la fenêtre en cas d'averse. Leur ouverture et leur fermeture seront également programmées de manière automatique.
• Une question de style
Les fenêtres de toit sont disponibles dans de nombreux formats, standards ou sur-mesure et modèles (verrière plane, cintrée, d'angle, balcon). Côté design, il existe des modèles pour toit plat se composant d'un seul et même élément. Pour des fenêtres coupole, à dôme, l'épaisseur du dôme varie entre 3 et 5 mm en fonction de la grandeur de la fenêtre.
• Quelle réglementation ?
Les fenêtres de toit nécessitent une déclaration de travaux auprès de la mairie et les règles de vis-à-vis s'imposent. En cas de vue droite, à savoir de vision directe sur la propriété voisine dans l'axe d'ouverture, la distance minimum est de 1,90 m à partir de l'extérieur de la fenêtre jusqu'à la limite de propriété voisine. En cas de vue oblique, quand l'accès visuel sur la propriété voisine n'est pas direct et nécessite de se pencher à droite ou à gauche, une distance minimum de 0,60 m doit être respectée entre la fenêtre et la limite de propriété.
Œil-de-bœuf, lucarne, autres petites ouvertures
La lucarne est une ouverture dans un pan de toiture pour donner du jour et aérer les combles. En terme de styles, il en existe une multitude : lucarne rampante, "Chien assis", à deux pans dite jacobine ou à chevalet, meunière, à croupe dite "capucine", à demi croupe dite "normande", lucarne pignon à fronton triangulaire, en guitare, en trapèze, à jouées rentrantes… On peut opter pour une lucarne dans une chambre mais si on décide d'y installer un bureau on privilégiera la fenêtre qui apporte plus de lumière. Si le bâtiment donne sur la rue, les lucarnes peuvent être plus favorables à l'architecture de la construction. Cela étant dit, on peut également associer les deux équipements pour garantir charme et fonctionnalité. Si la lucarne dite "œil de bœuf" existe bel et bien au niveau de la toiture, l'œil de bœuf désigne une catégorie d'ouverture également possible sur les façades. Il peut être en aluminium, PVC ou bois, et apporte lumière, design et douceur. Il est disponible dans une multitude de couleurs et de dimensions pour épouser harmonieusement tous les styles d'habitat. Le système d'ouverture peut être basculant ou ouvrant à la française. Comme la fenêtre de toit, il peut également être équipé d'un rideau ou d'un accessoire d'occultation. Dans la catégorie des petites ouvertures, on trouve également les lanterneaux qui s'apparentent à des constructions légèrement surélevées sur le toit. Le système apporte lumière naturelle et aération. On le privilégie sur une surface de toit plane. Certains modèles bénéficient d'un vitrage auto-nettoyant, résistant aux rayures pour une bonne visibilité à long terme. De même que les fenêtres de toit, certains lanterneaux peuvent être complétés de pare-soleil à l'intérieur comme à l'extérieur, télécommandables à distance. Là encore, on trouve des lanterneaux rectangulaires ou de forme ronde pour épouser tous les styles d'habitat.
Quid de la cour anglaise ? Moins connue, cette solution est idéale pour un sous-sol ou une cave dont un ou plusieurs murs donnent sur un jardin, une allée, ou même un trottoir. Réservée aux pièces non habitables (chaufferies, séchoirs, lingerie, débarras), la cour anglaise est simplement un moyen d'éclairage et d'aération. Les modèles récents sont composés d'une coque polypropylène blanc armé de fibres de verre avec une grille en acier fixée sur le dessus. On l'appelle également "soupirail" ou "saut de loup".
Hublots et oeil de bœuf s'intègrent parfaitement à certains styles de façades. Les modèles les plus modernes permettent cependant de les imaginer partout, y compris sur les façades d'habitats plus contemporains. Crédit photo : Fotolia©riko23
Foire aux questions
Peut-on créer une ouverture dans un mur porteur ?
Pour rappel, un mur porteur supporte le poids des planchers et plafonds et parfois d'une partie de la toiture, la question est donc délicate. A condition de faire expertiser le mur par un professionnel et de faire réaliser les travaux par un artisan spécialisé, l'opération est envisageable. Il convient d'étayer le mur pour éviter son effondrement, c'est-à-dire le percer de chaque côté de l'emplacement prévu pour l'ouverture et y enfiler un bastaing d'1 m. Le mur sera ensuite soutenu par des étais métalliques réglables sur chacun des côtés.
Quels professionnels contacter pour créer des ouvertures ?
On sollicitera une entreprise générale du bâtiment ou tout artisan intervenant dans la création d'ouvertures. Le recours aux professionnels du secteur est indispensable compte tenu de la technicité requise pour réaliser ce type d'ouvrage. Il permet d'éviter de nombreux désagréments, notamment les inondations. L'étanchéité de ces équipements doit donc être réalisée dans les règles de l'art, y compris pour éviter les déperditions d'énergie.
Créer une ouverture dans une petite pièce donne une sensation d'espace. Crédit photo : Fotolia©avirid
La création d'une fenêtre de toit est-elle éligible au CITE ?
A condition d'être dotée d'un double vitrage visant à un maximum de confort thermique, la fenêtre de toit, au même titre que les autres menuiseries, est éligible au Crédit d'Impôt pour Transition Energétique. Son taux est de 30 % de la dépense plafonnée à 16000 € pour un couple et 8 000 € pour une personne seule. Autre condition : le logement doit être achevé depuis plus de deux ans.
Avec toutes les solutions disponibles sur le marché, il n'y a plus aucune raison de ne pas envisager de créer de nouvelles ouvertures dans votre habitat. Pratiques, elles permettent de redéfinir les espaces de vie quand elles n'en créent pas de nouvelles. Quand les enfants grandissent, de nouvelles pièces de vie sont souvent les bienvenues, notamment dans les combles. Chambre, dressing ou bureau, il suffit de libérer son imagination, de faire valider le projet par un professionnel et de lui confier les travaux pour s'assurer de la meilleure performance thermique et phonique.
Isabelle Barèges
Côté réglementation, l'installation de fenêtres de toit nécessite une déclaration de travaux auprès de la mairie.
Elles devront également respecter les règles de vis-à-vis. Crédit photo : Fotolia©oliavlasenko